Voilà, c'est parti ! La première manche des endurances O3Z a débuté ce WE à Dijon.
Vendredi 04/06 : Les essais libres :Après une nuit chez un Lyonnais accueillant et sympathique (mais néanmoins concurrent pour la course, merci Yann), nous arrivons au circuit sous le soleil radieux d'une Bourgogne qui s'éveille.
Joanne (dit "jeune" par Olive qui ne retient jamais les prénoms) un nouvel ami, coéquipier de Yann (et donc encore un concurrent !!!) nous attend sur le paddock avec deux grands barnums et tout le matos façon "on est un top team" !! C'est super, et ça nous change, nous qui n'avons généralement même pas une table pour manger !
Les essais commencent à 9h00...Bon nous on est arrivés à la bourre, normal quoi. Le temps que je branche le chrono, que je trouve mes gants...Olive prend la piste seul...Il en veut ! Il n'est jamais venu et on avait convenu que je le guiderai fort de ma longue expérience du tracé (1 jour !). On change donc nos plans...disons après mûre réflexion, débats et stratégie de course...A l'arrache !!!
Je prends aussi la piste quelques minutes après. Je me fait plaisir à prendre de belles trajectoires et la météo est super. Drapeau rouge (y en a qui en veulent !!), on rentre avant les 20 minutes prévues de la session.
Les autres sessions d'essais libres se passent bien. Les motos fonctionnent bien, Olive prend ma roue. RAS, excepté que c'est super !
Le soir arrive, on lève le camp, direction le gite que j'ai loué à 10 minutes du circuit. Entre la chasse au supermarché ouvert après 19h, et les erreurs d'itinéraire...on arrive enfin au gite. Un havre de paix, joli tout plein au milieu des champs. Après quelques bières et un bbq...ZZZZzzzzz.
Samedi 05/06 : Essais qualifsOn arrive en retard...Mais est ce utile de le préciser ?! On a quand même le temps de mettre les couvertures chauffantes avant la première séance d'essais qualifs.
Tout se passe bien (comprenez par là que la Ducat' a encore fonctionné sans encombre !)...Olive tourne en 1'37 environ et moi en 1'35'. Comme ça ne vous dit sans doute rien, il faut savoir que les meilleurs tournent en 1'26 environ. Il eut fallut que nous tournasses en 1'31 pour être dans la première moitié des pilotes. Mais l'interminable ligne droite de Dijon aura eu raison de nos moteurs ! Ma 600 donne tout (97 poneys enragés) : A fond de 6 toute la ligne droite, limite rupteur, à 14 000t pendant d'interminables secondes, elle accroche quand même les 285 km/h. La ducat' n'a pas le bon braquet et arrive en zone rouge encore plus vite ! Moralité, on perd et on perdra environ 3s à chaque tour, contre des engins qui bloquent les compteurs à 300km/h.
Moi j'ai lu "Guerre et paix" dans la ligne droite ! On part avec un sacré handicap...
Verdict des qualifs : Il y a 100 équipages, divisés en 2 finales suivant les chronos des qualifs : La finale A et la B. On fera donc la finale B et on partira 42ième sur 48...(passez moi un mouchoir !)
Dimanche 06/06 : The course !Incroyable !!!!! On est à l'heure !!! Je m'attends donc à une pluie de sauterelles ou un truc du genre !
Ca n'a pas manqué : Le box qui nous est attribué pour la course est occupé par des pilotes squatters qui se réveillent à peine...La pression monte.
Restons concentrés. On se prépare....
Ouverture de la piste pendant 3 minutes pour 2 tours de reconnaissance. J'en profite pour fair un coucou à tous les commissaires de piste...y en a dans tous les virages et les bonjours qu'ils me renvoient font chaud au coeur...C'est sympa et ça me met dans l'ambiance course...
Départ pour le tour de formation : On part en courant vers les motos, façon 24h du Mans. On fait un tour et on se replace. Ca se passe bien.
Dimanche 06/06 : 8h30 : Départ !Façe aux machines, le temps est comme suspendu et on entendrait une mouche voler.
Le panneau 1 minute est présenté. Olive met le contact sur la ZXR
Le drapeau tombe
Je m'élance, saute sur la brèle, démarreur, GAZZZZzzzzzzzzzzz!
Bon départ. Il y a du monde et on est tous au coude à coude.
Au premier viarge, j'essaie de m'extraire du paquet par l'extérieur. Je trouve une sortie et j'enroule du câble pour gagner quelques places. Je taxe encore quelques pilotes à l'intéreur en fermant les portes. Banzaii ! Dans le parabolique qui commande la ligne droite, je sais que je n'ai pas droit à l'erreur. Interdiction de couper les gaz sous peine de perdre encore plus de temps pour relancer le moulbif de la 600. Je trajecte bien et au point de corde, je visse la poignée pour attaquer la ligne droite. A 180 km/h, genoux par terre, à fond de 4, déhanché à mort, y' a plus qu'à attendre en montant la 5 et la 6 que la ligne droite se termine.
Je me fais déposer par les 1000 comme prévu....Je les maudit !
Tous après tour, j'améliore mes chronos jusqu'à un joli 1'33'2 que j'accroche sans forcer, en m'arsouillant avec d'autres pilotes. Puis ce sera des 1'34, 1'35...
Des bagarres, y'en a eu !! Des saignantes même ! Pendant 10,15 ou 20 tours, à se doubler et à se redoubler./ Je me souviens d'une aprilia RSV1000 qui me pourrissait dans la ligne droite et que je reprennais au freinage au bout de la ligne droite ou dans le sinueux qui suivait...Et tout était à refaire après la ligne droite. A la fin je gagne bien sûr ! Il y a aussi eu cette bataille fameuse avec un 650 SV de 80CV (sur le papier en tout cas). Là c'est moi qui l'enfumait dans la ligne droite et lui qui me fesait l'inter dans un grand gauche en descente !!! Sacré pilote ! Mais comme un code d'honneur tacite, je me suis obligé à le doubler ailleurs que dans la ligne droite. Le petit jeu a duré des tours et des tours ! Idem avec un R6 qui tournait dans les mêmes chronos que moi. Les dépassements étaient toujours propres, pas de crasse...chevaleresque !!
Ca n'a pas toujours été le cas...Il y a de sacré "porcs" sur la piste ! Souvent des 1000 qui confondent vitesse et précipitation ! Incapables de prendre une courbe correctement et véxés de voir un 600 les pourrir. Du coup ils m'accrochent et me dépassent à l'accelle et me ferment la porte sur des freinages de trappeurs à l'entrée des courbes....J'ai pris plaisir à les dépasser genoux à terre dans les grandes courbes. Ensuite fallait creuser l'écart rapidement dans le sineux pour ne pas avoir à refaire le boulot après la ligne droite.
Les relais se passent bien. On se comprend quand on passe devant le panneauteur. Pas d'erreur comme l'an dernier ! Le mêtier qui rentre ?
Quel plaisir de voir toute l'équipe (Yann, Joanne et les pompiers d'une équipe amie de la finale A) prête à me recevoir quand je rentre aux stands ! Olive prêt à partir...Ca se passe bien et ça fait plaisir !
On fera 4 relais de 45 à 50 minutes te je finirai par un petit de 20 minutes. Les réservoirs ne tenant pas 1h, on a pas eu le choix...
Résultat : Paris 42ième, on arrive 29ième...Pas mal. Mais pas de podium dans notre catégorie TWIN. Pas assez d'entrainement à Dijon, pas le bon braquet...Tant pis. C'est la course et on s'est bien battus. Les bagarres étaient supers et Olive et moi finissons ...sur les roues ! (ça n'a pas été le cas de Joanne qui tournait lui en 1'26 avant de finir dans les graviers par excès d'optimisme...!).
Prochaine étape : Pau (et là, pas de ligne droite interminable....héhéhéhéhé !)
@+, Olive et Manu, team #5