je poste ce CR, que j'ai fait pour mes pôtes sur le "Joe Bar West", car j'ai lu beaucoup de questions concernant les stages de pilotage. J'ai essayé de bien détailler les ateliers, mais aussi l'état d'esprit dans lequel on est, et le plus d'infos possibles sur ce que ça apporte. J'espère que ce "témoignage" pourra éclaier les débutants et les intermédiaires ... les confirmés ont déjà leur propre avis depuis bien longtemps
petit rappel historique avant tout : permis moto depuis 97, 1° roulage piste à Fontenay le Comte sur un Hornet 2001 en Octobre 2012, puis Mars 2013. Ensuite 2 vigeant en Hornet en Avril et Juin. Après cela, passage sur le ZX6R, 2 vigeant et 1 Fontenay mi-Aout, soit 7 roulages piste, et 2 gamelles sur chaque bécane, 3 à fontenay, 4 en tout quoi :-(
Pour situer le petit niveau atteint, fontenay au début 1,26 et 1,16 avant le stage, Le Vigeant 2,15 au début, 2,06 avant le stage.
L'idée était d'arriver au Stage avec quelques bases, et de pouvoir approfondir celles-ci avec des conseils pertinents, et des techniques que je n'aurais pas pu apprendre tout seul ... comme on le verra par la suite, pas sûr que ce soit la méthode d'apprentissage la plus pertinente dans ce sens !
PREMIERE JOURNEE
Donc arrivée le lundi à 8h, un petit caca mou, stress oblige, un grand classique.
On descend la kawa, et je monte à l'inscription. Comme il n'y a pas beaucoup de pilotes en confirmé, David Sciberras me propose de passer au niveau supérieur, sachant que je pourrais changer à tout moment si je ne m'y sent pas bien. Donc instructeur en charge : Dominique Sarron ... cool
Salle de briefing en tenue, le planning de chaque groupe est distribué, et c'est parti pour 2 jours de fou !
On part en premier pour un roulage libre ... sur le séchant. Re-caca mou garanti, pour une remise en confiance suite à mes 2 bacs il y a 2 semaines, y'a mieux, mais bon, en avant pour le Drift !
Atelier n°1 : après un briefing avec rétro-projecteur, on part au virage n°2 ... génial, un gauche, chui pas bon à gauche !
Premier passage, c'est la grosse panique, y'a des plots partout, tu sais plus ou il faut passer. C'est aussi là que tu te rends compte qu'un point de corde, c'est pas un bus scolaire ... une grande découverte pour moi. J'essaye tant bien que mal de viser droit, mais au final, c'est pas glorieux.
1° débriefing : on se fait défoncer à grand coup de rétro-projecteur !!! Non c'est pas vrai. Dominique commence par corriger nos attitudes sur la moto, position du corps, de la tête. On aborde pas le rythme, la vitesse de passage, ou le freinage, on est encore dans les préliminaires, il est doux avec nous...
Atelier n°2 : virage N°6, le trop vite, un double droit au bout de la ligne droite opposée.
Dans ce groupe, les choses vont vites, on a attaque le dégressif sur l'angle, une découverte pour moi !!! J'écoute attentivement, j'essaye de mémoriser le schéma,
Sur place, c'est compliqué, mais à droite je suis plus à l'aise. On se rend compte au débriefing, sur les vidéos, qu'on est pas au taquet, alors que sous le casque, dans le feu de l'action, on avait l'impression d'être à 2000 km/h. On a un radar à l'entrée du sanglier, qui nous informe des vitesse de sortie du 6, on est entre 75 et 113 km/h, avec mon 95, suis au milieu, mais loin quand même...
Je suis un peu frustré, car je n'arrive pas à tirer parti des ateliers, j'en sors avec le sentiment que je sais maintenant ce que je n'arrive pas à faire, mais pas l'impression que je vais progresser ...
Le repas du midi est un peu bougon, je ressasse un peu ma frustration du midi. Je n'ai pas repris confiance dans la moto... Et j'ai l'impression, fausse, que je ne suis pas rentré dans mon stage, alors que je suis juste en train de désapprendre, afin de mieux attaquer la suite.
Atelier n°3 : le virage n°5, le pif-paf... un droite gauche que j'aime bien, et ou je pensais bien me débrouiller, mais ça c'était avant !
Présentation de l'atelier sur schéma, et en avant sur place. Démonstration par un avion de chasse, ça parait pas trop compliqué à voir
J'arrive comme un missile ( un petit missile, genre pétard de mardi gras quoi), je freine à 200m, je déclenche en gardant les freins, et là ... arrêt sur image, plus de vitesse, nada !
Bon on recommence, arrivée en 3, et pareil !!! Arghhh, ça marche pas ce truc là !!!!
Bon 3° tentative, on freine à 175m, en 3 et c'est mieux, pis on recommence en 2, et la sortie du premier est fulgurante, mais on mouline dur en sortant en 2 du second, et là un éclair de genie : passer la 3 entre les 2 virages ( bon en même temps c'était un des objectifs annoncés au briefing). Pas facile par contre, après 2 échecs pathétiques, le 3° sera ... potable, mais pas super fluide quand même. J'ai ramené au passage le point de freinage à 150m, en fixant bien ce point le plus longtemps possible, car si tu mâtes la vitesse à laquelle ton point de corde arrive, tu prends peur !!!
Au passage, le radar est resté en place avant le "trop tard", du coup je me suis appliqué à bosser à nouveau l'atelier du matin, et j'ai grimpé à 108 km/h. Comme quoi, si tu apprends pas en live sur les ateliers, c'est pas catastrophique, car ils démontent pas le circuit entre chaque cession, donc tu peux continuer à progresser après.
De retour au debriefing, Dominique me tombe dans les bras, les larmes au yeux, ébahit par une telle courbe de progression ... non en fait pas du tout ! Mais il remarque quand même que j'ai tenté un max de truc, est qu'en fin d'atelier, c'était mieux ( dans son language à lui : pas mal c'est 8/10, mieux c'est 6/10, et quand il te dit que tu vas y arriver car t'as quand même une belle moto, bin c'est qu'il y a du boulot ...)
Au passage, et fort de ce compliment inespéré, je lui dis que je sents pas trop ma meule, et on passe 15 minutes à reprendre tous les réglage fourche et amortos ar, sympa quand même de se faire mécaniser par un pilote de grand prix ;-)
Dernier roulage de la journée, on part sur une cession libre, sachant que c'est aussi l'occasion de finir de bosser les ateliers de la journée, et sur certain, il reste du taf'.
De retour de sa course de moto 2 à Brno, Lucas Mahias propose de rouler quelques tours avec nous ... et je pense que ça restera pour lui une expérience, comment dire, rapidement oubliable !
Tous les 2 virages, il me perdait de vu !!! Moi j'étais taqué de taqué, de la buée plein le casque, 6 litres de sueurs dans le calbut, et je le voyais qui se tortillais dans tous les sens pour me retrouver dans ses retros. Je pense que je lui appris quelque chose mine de rien : le freinage d'urgence en ligne droite ... seul moyen pour lui de m'attendre entre 2 virolos
De retour dans les paddocks, je discute un peu avec Dominique, car la moto est vraiment beaucoup plus saine, je me prends plus la fourche dans la G..... en milieu de courbe, et sur les freinage, mon arrière arrête de faire le poney constipé !
Bilan de la première journée : après une matinée laborieuse, l'après midi a été super constructif. J'ai réussit à progresser sur plein de point ( ou au moins de comprendre ce qu'il faudrait faire pour progresser :-)J'attaque la soirée confiant et rassuré, avec un autre état d'esprit avant d'attaquer la seconde journée ...
Un petit apréro vient cloturer le tout, avec plein de papoti papota sur le moto GP, et un peu de temps à regarder en live la Pagnigale R et la S1000RR HP4 de prêt ... bah voui, y'en avait qui avait sorti l'artillerie lourde !
SECONDE JOURNEE
après une nuit bien agitée, insomnie de 1 à 2 heures du mat', trop de trucs à cogiter, les briefings de Dominique, les consignes, l'agitation dans le bocal à l'approche des petits plots oranges ... bref quand le réveil a sonné, c'était pas la fête !
Arrivé sur place, photo de classe, malgré mes demandes insistantes, je me retrouve devant, avec les petits, comme quand j'étais en CM2 ... quand je serais grand, j'ira derrière moi !
Et en selle pour le premier roulage libre, histoire de se dégourdir les bielles ... les courbatures sont présentes, et sont de bons indicateurs des qualités/défauts de pilotage : mal au cuisses, c'est bien, aux bras et au dos, c'est pas bon ! Cuisses gauche moins endolorie que la droite, bah va falloir appuyer plus ...
Un petit roulage libre, comme tous les matins, histoire de s'échauffer un peu, et de reprendre ses marques, avant de reprendre le combat contre les petits cônes oranges ...
Atelier n° 4, on attaque l'entrée de ligne droite, encore un point ou je me sentais bien, mais en fait non !!!
l'idée ici est de trouver comment entrer le plus vite possible dans une ligne droite, sachant que 5 km/h de plus en entrée, c'est 20 km/ en bout de ligne droite. Si entrer avec un dégressif n'est pas trop sorcier ici, ni trouver son point de corde qui est très lisible, la vraie difficulté est de ne pas casser sa vitesse en faisant ces 2 choses, et ce fut mon cas, j'ai à peut près réussit à tout bien faire ... à 2 à l'heure ! Impeccable ...
Atelier n° 5, le bout de ligne droite des stand, c'est là qu'il faut sortir les coucougnettes de combat !
Ici, on est sur un double droit très musclé, comme d'hab', à 2 à l'heure c'est très gérable, par contre si on arrive avec beaucoup de vitesse, il faut claquer un dégressif viril, tout en restant précis pour sortir avec de la vitesse à la corde.
Résultat ... heu bin une cession suffira pas, même si je m'en suis pas mal sorti au radar placé à l'entrée.
Atelier n° 6 : le trop tard.
Là encore, arrivé plein de confiance, je me suis rendu compte que j'arrivais à tout bien faire, en freinant 50 m trop tôt, et en passant à 1m de la corde ... donc à revoir ! Par contre comme d'hab', j'ai tout donné pour le photographe, et j'ai pas regretté, des supers clichés :-)Dominique, ne donnant malheureusement pas de point pour la note artistique, m'a confirmé au débriefing que j'avais un peu (beaucoup ) de taf' à cet endroit ...
Atelier n°7 : l'enchainement des virages 3/4, un double droit qui se prend super vite.
Là encore on est sur une partie qui conditionne l'entrée dans la ligne droite opposée, et ou il faut de la vitesse, de la précision, et des baballes en titanes ...
Un radar nous donne la vitesse de sortie, perso je fais un 123 km/h, contre 140 pour le plus rapide du groupe, trois fois rien quoi ...
Par contre le gars rapide en question, finira par s'en mettre une sévére, et l'atelier sera perturbé au bout de 2 passages. J'en profiterais pour bosser dur les autres ateliers, et certaines choses se mettrons en place... Un conseil pertinent de Cyril Huvier avant de partir, qui m'a conseillé de ne pas attaquer les parties techniques avec des changements d'angle au rupteur, à cause du phénomène généré par la tension de chaine, et qui rend la moto moins maniable. Du coup je passe cette partie en 3, et dans l'absolu, il conseille de tomber la 2° avant d'attaquer la ligne droite ... mais moi et les changements de rapports sur l'angle, c'est pas encore ça. Dominique au passage m'en a collé une petite rapide : " si tu veux, pour plus avoir de soucis avec les vitesse, t'as le scooter !" et Pan !
Dernier et 11° roulage du week-end, libre, avec des moniteurs qui se balladent dans le groupe. Bien bouilli et trempé de sueur, j'arrive encore à sortir un petit 2'06, ce qui était mon meilleurs chrono d'avant, en forme :-)On boucle les 400 km annoncés sur la brochure, sans aucune frayeur ... ça aussi c'est nouveau !
Bilan de cette 2° journée, et du stage : bah piloter, c'est pas pareil que conduire, et ça s'invente pas. Il y a plein de choses qu'il faut savoir, comprendre, tester avant de pouvoir vraiment les mettre en applications. Au final, on arrive à un pilotage beaucoup plus efficace, mais aussi plus sûr, car réfléchi, et ou rien n'est improvisé ... pas comme avant quoi !
Comme dit Dominique, "à la vitesse ou tu roules, tomber aussi souvent c'était pas normal", et PAN, n° 2, la suite !
Maintenant à savoir si ce stage est arrivé trop tard, ou pas, je saurais pas dire, car je n'aurais pas eu accès à ce niveau dans le stage sans avoir roulé avant, mais vu que j'ai dû changer 80% de ce que j'avais appris, je me dis que j'avais pas appris grand chose, avant ... ah si, à bien tomber dans le gravier !
Ce qui est sûr, c'est que dès que l'on a passé la partie " découverte" du pilotage sur circuit, soit au bout de 2 ou 3 journées, il ne faut pas hésité à faire un stage, vite rentabilisé, car au bout de 2 belles gamelles, les 500 euros de pièces étaient déjà parti à la poubelle ...
Je dis ça, j'ai pas d'action chez H2S ... quoique j'ai bien vu dans l'oeil de Dominique ( l'oeil du gars qui sait tdénicher les nouveaux talent ), que si Masbou se bouge pas un peu, il va chercher un autre pilote à sponsoriser, et là ... bin t'as mon number
)
petite vidéo sur quelques ateliers :
http://vimeo.com/73340745
Eric #4, alias Khermitt44 ..